« Holly Lola » de Bertrand Tavernier
Un film bouleversant sur le parcours d’un couple confronté à l’infertilité, qui se lance dans un projet d’adoption, les faisant passer des ténèbres à la lumière.
« Comme les autres » de Vincent Garenq
Un film sur le désir d’enfant d’un couple homosexuel qui se lancera lui aussi dans un projet d’adoption.
« L’arbre sans fruit » de Aïcha Macky
Documentaire sur le sujet tabou de l’infertilité en Afrique et partout dans le monde.
Isabelle Tilmant
La fête des mères vécue par les femmes sans enfant :
https://m.youtube.com/watch?v=o5DI7IYHZ_8
« Vous avez des enfants ? » La question crucifiante pour les femmes sans enfant :
http://www.aufeminin.com/video-maman-bebe/femme-sans-enfant-mere-sans-enfant-n59501.html
Émission « Les maternelles » sur le thème « Quand l’AMP ne marche pas »
https://m.youtube.com/watch?v=1XKTNvemnzY
Emission « Boomerang » du 29 mars 2019 sur France Inter
Texte écrit par Cynthia Fleury pour les mères « désenfantées » (terme employé par une patiente)
« Qu’est-ce qu’une mère désenfantée ? C’est une mère endeuillée qui a perdu un enfant. Ce sont aussi celles qui n’arrivent pas ou ne sont pas arrivés à avoir un enfant et qui portent cela comme une tristesse et une errance infinie.
Il ne s’agit nullement de dire qu’avoir un enfant est nécessaire au sujet et encore plus à la femme. Il ne s’agit nullement de ça. Il s’agit simplement, de rappeler qu’un être humain, quel qu’il soit, lorsqu’il éprouve ce désir de l’autre, ce désir d’humain se continuant dans l’autre, cette part d’éternité, cette part de soi, la meilleure car c’est celle qui est plus vaste que nous. Quand un être humain est privé de cela, il peut en perdre son propre sujet et le goût même de sa vie. C’est un dur chemin, très intérieur, très invisible, presque incompréhensible pour les autres, même si chacun peut le craindre. La mort de l’autre, c’est quelque chose de très personnel, de très infime, quelque chose qui n’a aucune place dans le monde. C’est une déflagration imperceptible. La mort de l’enfant, c’est quelque chose qui n’arrive qu’à soi, qu’à soi au carré. Le monde ne peut pas voir cela, ça n’a peut-être même jamais existé et cela vous absorbe.
À ces femmes, je veux leur dire mon estime. À celles qui affrontent le deuil de l’enfant aimé, qui n’ont pas d’autre enfant que celui qui est mort, à celles qui ont d’autres enfants et qui veulent trouver la juste place pour celui qui est parti, à celles qui ont perdu des enfants en couche alors qu’elles espéraient tant de ces tentatives, à celles qui ont vu leur enfant se suicider, à toutes ces femmes qui s’accusent, chaque jour, de n’avoir pas su protéger (je reprends leurs termes) ce qu’elles chérissaient le plus au monde, à ces femmes je leur dis : nous avons besoin de vous… besoin de vous pour nous enseigner comment il faut prendre conscience du don du présent, le présent du présent, comment s’accuser n’est pas la plus sûre manière de comprendre nos responsabilités, comment s’engager pour la suite peut devenir un immense chemin, comment ne pas vaciller dans la douleur définitive, le retrait impossible.
Je ne parle pas ici des pères désenfantés, non pas parce qu’ils n’existent pas, mais parce que c’est ainsi, la clinique qui est la mienne, sur cette question-là, est essentiellement peuplée de femmes.
Ces femmes, ces mères désenfantées, je veux simplement les saluer aujourd’hui, celles que je connais bien et celles que je connais moins, les saluer avec douceur, leur dire qu’elles sont aussi nos mères, nos filles, nos femmes, et que la filiation maintient sa force et son mystère au-delà de la mort. »
Un film bouleversant sur le parcours d’un couple confronté à l’infertilité, qui se lance dans un projet d’adoption, les faisant passer des ténèbres à la lumière.
« Comme les autres » de Vincent Garenq
Un film sur le désir d’enfant d’un couple homosexuel qui se lancera lui aussi dans un projet d’adoption.
« L’arbre sans fruit » de Aïcha Macky
Documentaire sur le sujet tabou de l’infertilité en Afrique et partout dans le monde.
Isabelle Tilmant
La fête des mères vécue par les femmes sans enfant :
https://m.youtube.com/watch?v=o5DI7IYHZ_8
« Vous avez des enfants ? » La question crucifiante pour les femmes sans enfant :
http://www.aufeminin.com/video-maman-bebe/femme-sans-enfant-mere-sans-enfant-n59501.html
Émission « Les maternelles » sur le thème « Quand l’AMP ne marche pas »
https://m.youtube.com/watch?v=1XKTNvemnzY
Emission « Boomerang » du 29 mars 2019 sur France Inter
Texte écrit par Cynthia Fleury pour les mères « désenfantées » (terme employé par une patiente)
« Qu’est-ce qu’une mère désenfantée ? C’est une mère endeuillée qui a perdu un enfant. Ce sont aussi celles qui n’arrivent pas ou ne sont pas arrivés à avoir un enfant et qui portent cela comme une tristesse et une errance infinie.
Il ne s’agit nullement de dire qu’avoir un enfant est nécessaire au sujet et encore plus à la femme. Il ne s’agit nullement de ça. Il s’agit simplement, de rappeler qu’un être humain, quel qu’il soit, lorsqu’il éprouve ce désir de l’autre, ce désir d’humain se continuant dans l’autre, cette part d’éternité, cette part de soi, la meilleure car c’est celle qui est plus vaste que nous. Quand un être humain est privé de cela, il peut en perdre son propre sujet et le goût même de sa vie. C’est un dur chemin, très intérieur, très invisible, presque incompréhensible pour les autres, même si chacun peut le craindre. La mort de l’autre, c’est quelque chose de très personnel, de très infime, quelque chose qui n’a aucune place dans le monde. C’est une déflagration imperceptible. La mort de l’enfant, c’est quelque chose qui n’arrive qu’à soi, qu’à soi au carré. Le monde ne peut pas voir cela, ça n’a peut-être même jamais existé et cela vous absorbe.
À ces femmes, je veux leur dire mon estime. À celles qui affrontent le deuil de l’enfant aimé, qui n’ont pas d’autre enfant que celui qui est mort, à celles qui ont d’autres enfants et qui veulent trouver la juste place pour celui qui est parti, à celles qui ont perdu des enfants en couche alors qu’elles espéraient tant de ces tentatives, à celles qui ont vu leur enfant se suicider, à toutes ces femmes qui s’accusent, chaque jour, de n’avoir pas su protéger (je reprends leurs termes) ce qu’elles chérissaient le plus au monde, à ces femmes je leur dis : nous avons besoin de vous… besoin de vous pour nous enseigner comment il faut prendre conscience du don du présent, le présent du présent, comment s’accuser n’est pas la plus sûre manière de comprendre nos responsabilités, comment s’engager pour la suite peut devenir un immense chemin, comment ne pas vaciller dans la douleur définitive, le retrait impossible.
Je ne parle pas ici des pères désenfantés, non pas parce qu’ils n’existent pas, mais parce que c’est ainsi, la clinique qui est la mienne, sur cette question-là, est essentiellement peuplée de femmes.
Ces femmes, ces mères désenfantées, je veux simplement les saluer aujourd’hui, celles que je connais bien et celles que je connais moins, les saluer avec douceur, leur dire qu’elles sont aussi nos mères, nos filles, nos femmes, et que la filiation maintient sa force et son mystère au-delà de la mort. »
Photo utilisée sous Creative Commons de Evim@ge